Monsieur le Ministre,
Nous nous sommes spontanément
réunis aujourd’hui 1er avril 2016 dans le théâtre Sfendoni d’Athènes, tous les
créateurs qui vivent et travaillent en Grèce, représentants du théâtre, de la
danse, du cinéma, de la musique, des arts plastiques, et nous avons discuté en
détail tant de la nomination par vous-même de l’artiste flamand Jan Fabre au
poste de directeur ainsi que du programme du, désormais restructuré comme
international, Festival d’Athènes que vous avez conjointement présenté. Nous
avons convenu à une écrasante majorité, qu’il s’agit d’une série d’actions inacceptables
et problématiques, tant légalement que moralement, lesquelles vont directement à
l’encontre de la création contemporaine grecque et se retournent contre les
artistes grecs au chômage, depuis longtemps mis à rude épreuve. Tout cela prouve
que vous ne détenez ni politique culturelle spécifique, ni vision du présent et
du futur de notre culture contemporaine.
Puisque donc ces
décisions ministérielles spécifiques sont contrôlées et considérées comme illégales
et surtout comme hostiles à la création vivante et à la culture de notre pays,
puisque, en d’autres mots, vous ne pouvez plus nous représenter, nous demandons
votre démission immédiate.
Suit notre
résolution pour monsieur Fabre.
P.S. Pour votre information,
bien qu’inversée, nous citons ici le programme préélectoral de SYRIZA à propos
du théâtre et du Festival d’Athènes et Epidaure :
Proposition de SYRIZA
pour la culture (résumé)
Festival
Hellénique
·
Réorganisation radicale
des buts du festival, avec un soutien particulier aux productions grecques,
sans nous couper du dialogue européen et international.
·
Liaison des activités des
festivals avec les activités économiques, productives et culturelles des
régions où se déroulent les festivals.
Monsieur Fabre,
Lors de votre court passage dans notre pays, vous avez réussi à commettre
une série de graves inconvenances, lesquelles constituent de profondes injures pour nous tous qui
signons cette lettre mais pour de nombreuses autres personnes également. Plus spécifiquement :
1. Vous avez
participé à une conférence de presse de « style aristocratique » avec
carton d’invitation, (du jamais vu dans les usages du Festival Hellénique), à
laquelle vous avez choisi l’absence d’artistes
grecs, ignorant que le Festival d’Athènes et Epidaure, comme tous les
autres festivals, est pour l’essentiel, la création des artistes qui le
nourrissent depuis des années de leur talent, de leur passion et de leurs idées
d’avant-garde.
2. Vous avez admis
ne pas avoir la moindre idée de la
création artistique grecque contemporaine, mais, malgré cela, vous vous
considérez capable de prendre en charge (comme curateur !) la principale
institution culturelle du pays, rabaissant ainsi les créateurs grecs à une
masse imprécise et artistiquement discréditée, et qui vous devrait, de plus, de
la reconnaissance.
3.
Vous nous avez présenté de but en blanc un état-major dispendieux de collaborateurs
Belges (lesquels, il faut le souligner, ainsi que vous-même, seront payés
par notre état en faillite) prouvant de la manière la plus claire que votre
ignorance au sujet de la culture grecque contemporaine est destinée à rester
ignorance.
4.
Vous avez essayé, avec un culot notable il est vrai,
de nous tromper en prétendant rendre
International un festival qui l’est déjà depuis sa naissance tout en annonçant
un programme purement belgo-belge, dont vous emportez personnellement la part
du lion.
5.
Vous nous avez
exclu de (notre) festival, non seulement pour cette année mais encore pour
les années à venir, nous, les créateurs grecs, nous considérant indignes de
participer à l’ « installation » que vous-même organiserez, laissant
insinuer que peut-être vous nous redonnerez la parole après qui nous ayons été « initiés »
(à la manière d’une pure éducation) à votre univers esthétique personnel.
Pour toutes ces
raisons, pour l’arrogance et le franc totalitarisme artistique dont vous avez
fait montre, vous vous êtes vous-même rendu, monsieur Fabre, persona non grata.
Afin d’éviter les malentendus, par la présente lettre nous ne cherchons
pas à négocier avec vous, non, nous ne sommes pas des syndicalistes, nous ne
vous demandons pas de de nous accorder du temps ou un lieu dans votre « installation »,
nous ne nous abaisserons pas non plus au point humiliant de vous revendiquer ce
qui nous appartient. Par la présente lettre nous vous faisons savoir que,
premièrement nous ne vous reconnaissons pas comme directeur artistique du
Festival d’Athènes et Epidaure et, deuxièmement, que vous nous devez réparation
des insultes que vous avez commis à notre encontre en faisant ce qui tombe sous
le sens : en retournant votre contrat d’engagement (pour vous et vos collaborateurs)
au ministre qui vous l’a donné.
Le corps des personnes présentes
Théâtre SFENDONI
1 AVRIL 2016
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